Le peuple Mapuche et sa résistance
le 20/08/2025
Le peuple mapuche, soit près de 2 millions de personnes au Chili et 146 000 en Argentine, incarne une culture profondément liée à la terre, le Wallmapu. Leur nom, signifiant "Gens de la Terre", reflète une identité forgée par 350 ans de résistance contre les Espagnols, avec des figures comme Lautaro et Caupolicán, puis la perte de 70 % de leurs terres au XIXe siècle. Aujourd’hui, leurs luttes contre les projets industriels (centrale de Ralco, exploitation en Argentine) et les lois antiterroristes se mêlent à une renaissance culturelle (Mapudungun, Ngillatun). Des figures comme Elisa Loncon marquent leur montée en puissance politique.
Vous saviez-vous que le peuple mapuche, souvent réduit à des clichés, incarne une histoire de résistance unique en Amérique du Sud ? Alors que leur nom signifie "Gens de la Terre", leur réalité actuelle mélange luttes ancestrales et revendications contemporaines. Dans cet article, découvrez qui sont ces 1,9 million de Chiliens et 146 000 Argentins qui défient les préjugés, préservent une culture millénaire et redéfinissent leur place dans un monde globalisé – une immersion dans leur résistance historique de 350 ans contre les colonisateurs, leurs croyances spirituelles liées à la nature, et les enjeux modernes autour du Wallmapu, leur territoire ancestral.
- Qui sont les Mapuches ? Le “peuple de la terre”
- Une histoire marquée par près de 350 ans de résistance
- Le Wallmapu, un territoire au cœur des luttes contemporaines
- Culture et cosmovision : l'âme du peuple Mapuche
- Démystifier les origines : l'identité unique des Mapuches
- Défis d'aujourd'hui et renaissance culturelle

Qui sont les Mapuches ? Le "peuple de la terre"
Définition et identité : plus que des "Araucans"
Le terme peuple mapuche désigne les communautés autochtones du centre-sud du Chili et du sud-ouest de l'Argentine. Le mot Mapuche signifie littéralement "Gens de la Terre" en mapudungun, leur langue ancestrale. Mais pourquoi ce nom est-il si symbolique ?
Ils s'appelaient initialement Reche ("peuple pur") avant que les Espagnols ne les désignent sous le terme d'"Araucaniens". Ce dernier, jugé inadapté aujourd'hui, reflète une vision colonisatrice. Le passage de Reche à Mapuche marque un tournant historique : vers 1760, les groupes initiaux adoptent ce nom pour incarner une identité collective forgée par la résistance. Cette évolution s'ancre dans des siècles de luttes contre les Incas puis les Espagnols, dont la célèbre guerre d'Arauco (1536-1883), une résistance de 350 ans restée célèbre par des chefs comme Lautaro.
Où vit le peuple Mapuche aujourd'hui ?
Les Mapuches représentent le plus grand groupe autochtone d'Amérique du Sud. Selon les données récentes :
- Près de 1,9 million de personnes au Chili (recensement 2017)
- Environ 146 000 en Argentine (2022)
La région de l'Araucanie, cœur culturel ancestral, concentre la majorité d'entre eux. Toutefois, les migrations vers les grandes villes (Santiago, Buenos Aires) se sont intensifiées depuis le XXe siècle. Pourquoi ? Les opportunités économiques attirent une jeunesse confrontée à des inégalités dans les zones rurales. Malgré l'urbanisation, 80 % des Mapuches chiliens déclarent préserver des pratiques culturelles, comme les motifs textiles ou les récits oraux transmis par les anciens.
Un peuple, une terre, une identité
"Le terme Mapuche, signifiant 'Gens de la Terre', n'est pas qu'un nom. C'est une déclaration d'identité profonde, liant indissolublement le peuple à son territoire ancestral, le Wallmapu."
Pour les Mapuches, la terre est bien plus qu'un espace physique : c'est la source de leur culture, de leur spiritualité et de leur organisation sociale. Le concept de Wallmapu (terres ancestrales) incarne ce lien sacré. Aujourd'hui, des revendications de récupération des terres se heurtent aux lois foncières héritées de la dictature de Pinochet.
Le conflit autour de la centrale hydroélectrique de Ralco en 2004 illustre ces tensions. La destruction de sites funéraires autochtones a provoqué une mobilisation internationale. Les machi (chamanes) jouent un rôle central dans les rituels et la transmission des savoirs. Pourquoi ce lien spirituel est-il si déterminant dans leur résistance ? Parce qu'il rend la terre intouchable dans leur cosmogonie, où les esprits des ancêtres (ngen) protègent les lieux sacrés.

Une histoire marquée par près de 350 ans de résistance
Face aux empires : des Incas aux conquistadors
Le peuple Mapuche a résisté à de nombreux envahisseurs à travers l'histoire. Vous seriez surpris d'apprendre qu'ils ont repoussé l'Empire Inca bien avant l'arrivée des Espagnols. Leur résistance face aux colons espagnols a débuté dès 1536 et s'est prolongée pendant plus de trois siècles.
L'un des moments les plus marquants de cette résistance fut la guerre d'Arauco. Quand les Espagnols ont tenté de les soumettre, les Mapuches ont opposé une résistance acharnée. Des chefs comme Lautaro, ancien captif qui a appris les tactiques militaires espagnoles, et Caupolicán, qui a organisé la défense, sont devenus des légendes.
Le tournant est survenu en 1598 avec la bataille de Curalaba. L'armée espagnole, dirigée par le gouverneur Martín García Oñez de Loyola, a été décimée. Cette victoire a déclenché un soulèvement généralisé.
La frontière du Biobío : une reconnaissance inédite
Après cette victoire décisive, les Espagnols ont dû reconnaître une forme d'autonomie du territoire mapuche. Le fleuve Biobío est devenu la frontière entre les territoires espagnols et ceux contrôlés par les Mapuches.
Ce qui est étonnant, c'est que cette reconnaissance implicite de l'indépendance mapuche est un fait unique dans l'histoire coloniale des Amériques. Pendant plus d'un siècle, cette frontière a été respectée, permettant aux Mapuches de préserver leur culture, leur langue et leur mode de vie.
Des échanges commerciaux ont même eu lieu entre les deux zones. Les Mapuches vendaient des chevaux, des céréales et des fourrures en échange de produits européens. Cette période a marqué une stabilité rare dans l'histoire coloniale.
La "pacification" et la perte des territoires
Tout cela a brutalement changé au XIXe siècle. Les jeunes États-nations chilien et argentin ont décidé d'intégrer les territoires mapuches par la force. Ce processus a été appelé "Pacification de l'Araucanie" au Chili et "Conquête du Désert" en Argentine.
Les conséquences ont été dramatiques pour le peuple mapuche :
- Perte massive des terres ancestrales (jusqu'à 70% en Argentine)
- Déplacement forcé des communautés et fin de l'autonomie territoriale
- Intégration forcée dans les États-nations chilien et argentin
- Début d'un processus de paupérisation et de migration vers les villes
Les militaires chiliens, équipés de nouvelles technologies comme les fusils à répétition, ont progressivement pris le contrôle du territoire. Les Mapuches ont été regroupés dans des "réductions", des zones limitées représentant seulement 6,18% de leur territoire ancestral.
Cette perte de leurs terres avait une dimension symbolique profonde. Pour les Mapuches, la terre est bien plus qu'un simple espace géographique - c'est le fondement de leur identité culturelle et spirituelle.
Le Wallmapu, un territoire au cœur des luttes contemporaines

Qu'est-ce que le "Wallmapu" ?
Le Wallmapu désigne l'ensemble des terres ancestrales du peuple mapuche, s'étendant entre le Chili central et le sud de l'Argentine. Ce n'est pas un simple territoire géographique, mais un projet politique et culturel vivant.
"Le Wallmapu n'est pas une simple carte géographique du passé. C'est un projet politique et culturel vivant, qui aspire à redonner au peuple Mapuche le contrôle de son destin."
Pour les mapuches, il s'agit de réaffirmer leur autonomie spirituelle, linguistique et économique. Leur relation au territoire transcende l'aspect foncier : elle lie leur identité au sol, aux rivières et aux forêts sacrées.
Depuis les années 1990, ce concept est devenu le symbole d'une revendication globale. Les jeunes générations intègrent cette aspiration dans des mouvements sociaux urbains, réinventant la résistance par la musique, l'éducation ou les réseaux numériques.
Le conflit avec les États et les multinationales
Les tensions actuelles résultent de l'exploitation intensive des ressources naturelles par des entreprises et des gouvernements. Les causes principales incluent :
- L'expansion des entreprises forestières comme Arauco et CMPC sur des terres ancestrales
- Les projets hydroélectriques (ex. centrale de Ralco) détruisant des sites sacrés
- L'extraction pétrolière en Argentine (Vaca Muerta) avec des techniques de fracturation hydraulique
Les conséquences sont dévastatrices : déforestation massive, pollution des eaux, perte de la biodiversité. Plus de 1,7 million d'hectares sont exploités par l'industrie forestière dans les régions mapuches. Les communautés dénoncent l'assèchement des cours d'eau et la destruction de leurs cimetières lors de projets comme Ralco.
Face à ces atteintes, des groupes comme la Coordinadora Arauco-Malleco (CAM) utilisent des actions directes. Les militants sont régulièrement poursuivis sous la loi antiterroriste héritée de Pinochet, entraînant des condamnations sévères et des procès controversés.
Revendications et dialogue : une voie possible ?
Les mapuches mobilisent par des moyens variés :
- Occupations de terres ancestrales
- Recours juridiques internationaux
- Participation aux institutions politiques
Le rôle d'Elisa Loncon, élue présidente de la Convention constitutionnelle chilienne, illustre cette dernière voie. Cette universitaire mapuche a porté les revendications d'autonomie et de reconnaissance culturelle, même si le projet constitutionnel a été rejeté en 2022.
Cependant, les avancées restent limitées. La militarisation des territoires et l'application discriminatoire des lois freinent le dialogue. Selon les Nations Unies, la violence policière et les procès inéquitables alimentent un cycle de méfiance.
Pourtant, des initiatives écologiques comme le projet +Bosques montrent des pistes concrètes. Près de 800 projets impliquent des familles mapuche-huilliche dans la restauration des forêts natives, mêlant protection de la biodiversité et revitalisation culturelle.
Culture et cosmovision : l'âme du peuple Mapuche
Savez-vous pourquoi un simple motif textile mapuche raconte des milliers d’années d’histoire ? Ou comment un rituel ancestral pourrait sauver des vies aujourd’hui ? La culture mapuche, profondément ancrée dans la nature, cache des trésors méconnus que nous allons explorer.
L'organisation sociale, du lonko au machi
Le peuple mapuche s’organise autour de communautés familiales nommées lof. Chaque lof est dirigé par un lonko, chef élu pour sa sagesse et non son autorité. En temps de conflit, un toki (chef de guerre) est élu pour unifier les clans.
Ce qui surprend, c’est le rôle central des machi – des chamanes, souvent des femmes. Elles soignent, prédient l’avenir et communiquent avec les esprits grâce à des cérémonies. Sans elles, l’équilibre entre les mondes humain et spirituel serait rompu.
Une spiritualité connectée à la nature
Les mapuche ne distinguent pas les humains des éléments naturels. Pour eux, le monde est habité par des forces invisibles. Ngenechen, le créateur, a façonné l’univers, tandis que les Pillan (ancêtres) et les Ngen (esprits de la nature) guident leur quotidien.
Pour maintenir l’harmonie, ils célèbrent le Ngillatun, une cérémonie de quatre jours impliquant chants, danses et offrandes. Mais voici l’essentiel : selon la légende, le déluge fut provoqué par le serpent Kai Kai (eau) combattant Tren Tren (terre sèche). Ce récit symbolise leur lutte éternelle contre les forces dévastatrices.
Langue, art et savoir-faire
Le Mapudungun (« langue de la terre ») est un pilier identitaire : 200 000 locuteurs le perpétuent malgré la pression extérieure. Leur art, lui, mêle fonction et symbolique :
- L’orfèvrerie : Des bijoux en argent, hérités des pièces espagnoles, marquant le statut social.
- Le tissage : Des motifs complexes transmettant des récits et des croyances, anciennement échangés comme monnaie d’échange.
Pilier Culturel | Description | Figure Clé / Terme Important |
---|---|---|
Organisation Sociale | Communautés basées sur des liens familiaux étendus. | Lof (communauté), Lonko (chef) |
Spiritualité | Vision du monde centrée sur l’équilibre avec la nature et les esprits. | Machi (chaman), Ngillatun (cérémonie) |
Langue | Langue isolée, véhicule de la culture et de la mémoire historique. | Mapudungun ("la langue de la terre") |
Arts | Expressions matérielles de l’identité et du statut social. | Orfèvrerie (argent), Textiles (tissage) |

La résistance mapuche n’est pas seulement politique, elle est culturelle. En préservant leur langue, leurs rituels et leur art, ils défient l’oubli. Et si leur sagesse, transmise de génération en génération, détenait des clés pour notre avenir ?

Démystifier les origines : l'identité unique des Mapuches
Les Mapuches sont-ils liés aux Incas ou aux Mayas ?
Une idée reçue courante est de relier les Mapuches aux grandes civilisations précolombiennes. Le peuple Mapuche est un groupe ethnique distinct qui n'a pas de lien direct avec les Incas ou les Mayas. Bien qu'ils aient repoussé l'expansion inca lors de leur arrivée dans le centre du Chili, les Mapuches ont développé une identité culturelle unique.
Les interactions avec l'Empire Inca ont eu lieu principalement au nord du fleuve Maule, mais ont laissé peu d'empreintes génétiques ou linguistiques persistantes. En revanche, des recherches ont suggéré des liens linguistiques avec les Mayas, bien que ces hypothèses restent très débattues parmi les spécialistes.
Le Mapudungun, une langue sans famille
Le mapudungun est une preuve évidente de l'unicité du peuple Mapuche. Cette langue est classifiée comme un isolat linguistique, sans lien démontré avec d'autres familles linguistiques amérindiennes. Cet isolement linguistique reflète leur développement historique distinct.
Voici quelques caractéristiques marquantes du mapudungun :
- Environ 200 000 à 300 000 locuteurs actifs
- Considérée comme une langue menacée
- Utilise l'alphabet latin avec plusieurs systèmes d'écriture non standardisés
- Structure grammaticale complexe avec conjugaison polysynthétique
Mais pourquoi cette langue est-elle si particulière ? Elle contient des emprunts lexicaux du puquina et du quechua, hérités de contacts anciens avec les empires andins.
Des origines anciennes sur leur propre terre
Les preuves archéologiques montrent que les cultures proto-Mapuche existaient déjà vers 600-500 av. J.-C. sur les territoires qu'ils considèrent comme leur patrie, le Wallmapu. Cette présence millénaire s'est développée en dehors de toute influence des grandes civilisations méso-américaines.
Quelques faits marquants :
- Une étude génétique suggère une origine en partie liée aux peuples amazoniens
- Des traces d'échanges précolombiens avec les Polynésiens
- Des affinités génétiques avec des groupes d'Amérique du Nord et du Sud
Leur ethnogenèse distincte, leur résistance historique et leur lien ancestral à la terre font des Mapuches un peuple à la fois ancien et en constante évolution.
Défis d'aujourd'hui et renaissance culturelle
Entre discrimination et représentation politique
Les Mapuche font face à des discriminations systémiques dans les sphères sociales et économiques. En Argentine, les femmes mapuche travaillant dans des foyers urbains subissent souvent des préjugés, renforçant des dynamiques héritées de la colonisation. Au Chili, des études révèlent que 62 % des Mapuche estiment avoir été victimes de stigmatisation liée à leur origine.
Pour autant, des progrès politiques émergent. Le Pacte de Nueva Imperial (1989) a relancé les revendications territoriales, tandis que la création de la CONADI en 1993 a institutionnalisé leur lutte. En 2017, l'élection de Michelle Painemal et de Beatriz Sánchez au Congrès chilien marque un tournant : elles incarneront les voix de leur communauté dans les débats nationaux.
La préservation culturelle : un combat quotidien
Les initiatives pour sauvegarder leur héritage s'adaptent aux défis modernes. À Santiago, des ateliers de tissage mixent méthodes ancestrales et enseignements scolaires, redonnant vie aux motifs symboliques liés à la terre et aux esprits. Les programmes de transmission du Mapudungun incluent désormais des applications mobile comme Mapudungun 2.0, facilitant l'apprentissage intergénérationnel.
- Programmes d'enseignement du Mapudungun dans les écoles chiliennes, avec des plateformes numériques.
- Célébrations du We Tripantu, incluant des rituels de purification dans les rivières et des chants transmis par les anciens.
- Valorisation de l'artisanat (textiles, orfèvrerie) via des coopératives comme Artesanías Mapuche, vendant à l'international.
- Utilisation des réseaux sociaux pour partager des récits oraux, comme la chaîne TikTok @mapuche_stories suivie par 80 000 personnes.
Le peuple Mapuche dans la culture populaire

Leur influence culturelle s'étend dans les créations modernes. Le film Sayen (2017) revisite les mythes à travers l'histoire d'une jeune héroïne, tandis que le jeu Civilization VI inclut leur civilisation, détaillant leurs tactiques de résistance historiques. L'artiste Rosa Catrileo revisite les motifs textiles en intégrant des motifs contemporains, exposés à Paris et Madrid.
Le drapeau Wenufoye, emblème de leur identité, orne désormais des graffitis à travers le Chili. Même le monde numérique s'en empare : l'exposition Encoded Textiles réunit tissage traditionnel et codes QR, connectant passé et futur. Ces initiatives montrent un peuple en mouvement, où traditions et modernité se conjuguent.
Le peuple mapuche, "Gens de la Terre", incarne une résistance millénaire pour
préserver son identité, ses terres (Wallmapu) et sa culture. Malgré les conflits et la discrimination, leur héritage vivant – langue, rites – inspire
un combat pour la dignité et l’autodétermination, soulignant l’importance de la diversité humaine.
FAQ
Où se trouve le peuple Mapuche aujourd’hui ?
Le peuple Mapuche est principalement présent au Chili (environ 1,9 million de personnes) et en Argentine (environ 146 000 en 2022). La majorité vit dans la région de l’Araucanie au Chili, mais beaucoup ont migré vers des villes comme Santiago et Buenos Aires. Leur territoire ancestral, le Wallmapu, s’étend du Biobío au sud de la Patagonie. Leur histoire est marquée par des déplacements forcés, notamment après les campagnes de "pacification" du XIXᵉ siècle.
• 92 % des Mapuche vivent au Chili.
• Leur présence dans les villes reflète des recherches de meilleures conditions de vie.
Quelle est la religion des Mapuches ?
La spiritualité Mapuche repose sur l’équilibre entre les humains, la nature et les esprits. Le dieu créateur Ngenechen est au cœur de leur croyance, entouré d’esprits comme les Pillan (ancestraux), les Ngen (de la nature) et les Wekufe (malfaisants). La cérémonie du Ngillatun, dirigée par une machi (chamane, souvent une femme), permet de restaurer cet équilibre.
• Le mythe du déluge avec Kai Kai (eau) et Tren Tren (terre sèche) symbolise les cycles naturels.
• Leur culte est intimement lié à la protection des terres sacrées.
Le mapuche est-il maya ou inca ?
Non, le peuple Mapuche n’a aucun lien direct avec les civilisations maya ou inca. Bien qu’ils aient résisté à l’expansion inca au XVIᵉ siècle, ils forment un groupe ethnique unique, avec une langue, le Mapudungun, considérée comme un isolat linguistique. Leur histoire s’est développée indépendamment des grandes civilisations andines.
• Leur résistance face aux Espagnols dura 350 ans, une spécificité dans l’Amérique coloniale.
• Leur culture matérielle (textiles, orfèvrerie) est distincte de celle des Aztèques, Mayas ou Incas.
Quelles sont les traditions des Mapuches ?
Les Mapuches perpétuent des pratiques culturelles ancrées dans leur rapport à la terre. Voici leurs principales traditions :
- Le We Tripantu, célébré autour du solstice d’hiver, marque le nouvel an avec des rituels dans les rivières et des chants.
- Le Ngillatun, une cérémonie animée par la machi, mêle prières et offrandes à la nature.
- La confection d’orfèvrerie en argent et de textiles (souvent échangés comme biens précieux).
Leur organisation sociale repose sur le lof (groupe familial) et le lonko (chef), tandis que les récits mythologiques, comme ceux des serpents Kai Kai et Tren Tren, façonnent leur vision du monde.
Quelle est la "race" des Mapuches ?
La notion de "race" est obsolète et inadaptée pour décrire les Mapuches. Ce peuple autochtone d’Amérique du Sud a une identité ethnique unique, liée à son histoire et son territoire. Les études génétiques montrent une diversité héritée de milliers d’années d’ancienneté sur les terres du Wallmapu. Leur culture, leur langue (Mapudungun) et leurs luttes pour leurs droits les distinguent de toute catégorisation raciale simpliste.
• Leur présence en Amérique du Sud est attestée depuis 600-500 av. J.-C.
• Leur identité est avant tout culturelle et territoriale.
Quelle langue parlent les Mapuches ?
La langue principale des Mapuches est le Mapudungun ("parole de la terre"), parlée par environ 200 000 personnes. C’est un isolat linguistique, sans lien avéré avec d’autres langues amérindiennes. Caractéristiques :
- Langue agglutinante et polysynthétique (combinaison de racines et de préfixes).
- Présence de consonnes interdentales (comme le "th" anglais).
- Flexibilité de l’ordre des mots (SVO ou VSO).
Malgré sa richesse, elle est menacée par l’assimilation. Des programmes, comme celui de Galvarino (Chili), tentent de la préserver en la reconnaissant langue officielle locale.
Quel est le groupe sanguin des Mapuches ?
Il n’existe pas de groupe sanguin spécifique aux Mapuches. Comme tout groupe humain, ils partagent les mêmes groupes sanguins universels (A, B, AB, O) avec des variations individuelles. Cependant, leur histoire de peuple ancré dans les Andes et la Patagonie a façonné une diversité génétique unique.
• Leur patrimoine génétique reflète des siècles d’adaptation à leur environnement.
• Les études anthropologiques évoquent une ancienne souche sud-américaine, mais sans spécificité sanguine exclusive.
Qui sont les Indiens Mapuches du Chili ?
Les Mapuches constituent le premier groupe autochtone du Chili (92 % du total) avec près de 1,9 million de personnes. Leur histoire est marquée par :
- Une résistance historique contre les Espagnols (guerre d’Arauco, 350 ans de lutte).
- La perte de leur territoire après la "pacification" du XIXᵉ siècle.
- Des revendications contemporaines sur le Wallmapu (territoire ancestral) face aux entreprises forestières et hydrosystèmes.
Le conflit moderne, avec des groupes comme la CAM, illustre des tensions persistantes autour de leurs droits fonciers et culturels.
C’est quoi un "araucan" ?
Le terme "Araucan" ou "Araucano" est une appellation historique imposée par les colons espagnols, devenue péjorative aux yeux des Mapuches. Il fait référence à la région de l’Araucanie, mais efface leur identité propre. Contrairement au nom Mapuche ("Gens de la Terre"), ce terme colonial a été rejeté au profit de leur dénomination autochtone.
• Le mot "Araucan" fut utilisé pour désigner les Mapuches dans les textes officls jusqu’au XXᵉ siècle.
• Aujourd’hui, le terme "Araucanisation" désigne aussi le processus d’influence culturelle des Mapuches sur d’autres groupes andins.
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